Et si, au Louvre, on respirait du fantôme ! Géocritique d’un espace muséal

Lamia Mecheri

Résumé


Le livre d’Enki Bilal, Les fantômes du Louvre (2012), met en scène une exposition de cet artiste, qui s’est déroulée en ce lieu, entre le 20 décembre 2012 et le 18 mars 2013. L’auteur y propose une visite surprenante et inhabituelle du musée : après avoir passé plusieurs heures dans les galeries en prenant des centaines de photos, il a choisi vingt-deux œuvres, à partir desquelles il fait resurgir autant de fantômes.
En fait, ces derniers – ceux de La Joconde, de la Victoire de Samothrace, de la Jeune Orpheline au cimetière, etc. – ont un point en commun : leur original, leur maitre est souvent mort de façon violente. L’artiste, en imaginant dans le détail les
destins de ces personnages, a superposé les fantômes aux photographies et a construit une biographie pour chaque protagoniste.
Les errants se promènent librement dans les couloirs de l’établissement artistique, « c'est comme si au Louvre on respirait du fantôme »…suggère l’auteur. Ainsi, en recourant à la
théorie géocritique et en empruntant les concepts des mondes parallèles et de l’espace encore-vide, nous tenterons de répondre aux questions suivantes :
comment l’auteur s’empare-t-il du musée, lieu fantasmagorique où interagissent Histoire et fiction, pour bâtir des mondes parallèles, multiples et hétérogènes en passant par le filtre de la littérature ? En quoi le musée, source de vibrations et d’émotions ressenties par le visiteur, devient-il à la fois le lieu mythique de la terreur et de l’admiration ?

Mots-clés


musée; fantôme; art; géocritique; littérature

Texte intégral :

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Références


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DOI: http://dx.doi.org/10.17951/lsmll.2020.44.4.57-66
Date of publication: 2020-12-22 14:44:04
Date of submission: 2020-03-13 00:29:05


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